vendredi 21 octobre 2011

A la croisée des chemins,


Nous sommes à la croisée des chemins mais je pense que nous n'avons plus le choix. Il faut prendre la route en face et avancer. On veillera à la bonne application de cet accord en ayant en tête l'objectif.
Est-ce qu'on pourrait avoir un meilleur  accord de sortie de crise que celui qui a été signé et qui est en cours de mise en œuvre?
Sûrement, mais celui-ci a l'avantage d'être sur le rail et est plus consensuel et plus inclusif que ce que voulait instaurer la HAT? Chaque protagoniste a trouvé sa place (moins grande que ce chacun espérait bien sûr), y compris la communauté internationale (plus d'implication de l'ambassadeur d'Afrique du Sud dans le choix du PM par exemple).
En outre, ce n'est pas la fin du processus mais le début d'un long chemin vers l'avènement (1) d'une nation Malagasy réconciliée et (2) d'un état démocratique. A chacun de faire preuve de patriotisme dans la mise en œuvre de cet accord pour le bien du pays tout au long de ce processus.
Plus important que la mise en place du gouvernement d'union nationale et des autres institutions, il faudrait donc que tout le peuple avec les associations (politiques ou apolitiques) s'attèlent à ces deux tâches :
  1. L'avènement de la nation Malagasy réconciliée devrait être l'aboutissement d'une réconciliation nationale entre les Malagasy. Quelle est la condition de réussite de ce travail de réconciliation ? La vérité, toute la vérité, la repentance et le pardon sans exclusion. Et il ne faudrait surtout pas bâcler ce travail de réconciliation. Elle prendra le temps qu'il faut.

     
  2. La mise en place d'un état démocratique est l'autre tâche, aussi importante et aussi difficile, qui attend le peuple Malagasy et ses dirigeants.
La marche vers la démocratie est un long processus. La base sera la rédaction d'une loi fondamentale régissant l'exercice et le contrôle du pouvoir.
Cette loi fondamentale, qui serait le plus large possible pour laisser de la place à l'initiative, devrait néanmoins définir clairement :
  • les institutions démocratiques (représentant réellement toute la population) fortes garant du juste équilibre des pouvoirs : des vrais représentants du peuple pour contrôler ceux qui détiennent l'autorité.
  • le système assurant que nul ne sera au-dessus des lois et que tout le monde bénéficie de sa protection : des forces de police dignes de ce nom, des juges indépendants
  • la société prônant l'ouverture, la transparence, acceptant les différences d'opinion avec respect, s'assurant que tout le monde trouve sa place: une presse indépendante, une opposition qui a des droits.
Quand on est à la croisée des chemins, il faut se rappeler des objectifs: « résoudre la crise vite mais surtout durablement ». Et plus que jamais, la solution reste la même : « une nation réconciliée et un état démocratique ».
Comment s'y prendre? A chacun de nous de répondre. En attendant, voici ce que prévoit l'accord de sortie de crise :


  1. Rien sur la confection de nouvelles lois fondamentales régissant l'exercice et le contrôle du pouvoir (ce qu'on appelle Constitution) mais un chapitre intitulé « II - Cadre Electorale», contenant 5 articles, qui parle pêle-mêle de la CENI, d'une Cour Électorale Spéciale, de nouvelles lois sur les Partis Politiques et le Statut de l'Opposition, de l'observation des élections par la société civile et de présentation à l'élection des membres de la Transition.
   2. Dans son article 25, il est écrit : « Un processus de réconciliation nationale, dirigé par une institution nationale dénommée le Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy (Conseil de la Réconciliation Malagasy) et facilité par la communauté internationale, devra être entamé afin de soigner et commencer à guérir les blessures individuelles et collectives du passé et établir de saines fondations pour l'avenir de Madagascar. La composition, le fonctionnement, la gestion et la compétence dudit Conseil seront établis par une loi adoptée par le Parlement de Transition ».